vendredi 14 décembre 2007

Colonna condamné!

Le verdict est tombé hier soir, vers 19h30: Yvan Colonna a été jugé coupable du meurtre du préfet Claude Erignac... Désormais, ce à qui cela brûlait les lèvres peuvent enfin désigner l'ancien militant nationaliste comme "assassin du préfet..." sans risque de porter atteinte à la présomption d'innocence, ou de l'affubler d'autres sobriquets de la même veine.

D'autres, qui par principe, tenait Colonna pour héros (pour avoir tué? Pour avoir réussi une cavale de quatre ans?) pourront s'adonner à la pratique d'un de leur sport favori: la victimisation... en attendant mieux, certainement après la dispersion de la manifestation prévue le 17 décembre prochain à Corti.

Du côté des politiques:
Les dirigeants nationalistes, qui avaient tous condamné le geste, quant à eux, n'ont pas fini d'être embarrassés par ce dossier. Nul doute qu'il tenteront de faire de Colonna la victime d'une erreur judiciaire, et plus certainement de la raison et de la vengeance d'Etat, car si le commando "Erignac" a en effet jeté le trouble chez les dignitaires, Yvan Colonna est présenté par les médias comme très populaire chez les jeunes nationalistes, chez la base militante de demain...
Chez la classe politique "traditionnelle", c'est le silence radio, tout juste a-t-on à, se mettre sous la dent une condamnation du fiasco policier de Paul Giacobbi, Député de la seconde circonscription et président du conseil général de la Haute-Corse, et un rappel du principe voulant que le doute bénéficie à la défense. Mais dans la presse, aucune interview, rien...alors que les médias s'en repaîssent.
Dans la rue?
Personne n'a applaudi à l'annonce du verdict, les étudiants ont des poussée de fièvre... La Corse semble fatiguée et paraît croire que plus grand monde ne la comprend. Elle va se recroqueviller sur elle-même, à l'instar de ses familles qui vont se retrouver pour les fêtes de fin d'année.
Puis l'appel viendra, et la campagne pour les élections territoriales commencera. A ce moment là, si le verdict était confirmé sans élément nouveau, il est difficile de dire dans quelle mesure le sort d'Yvan Colonna pèsera sur les évènements. Mais il semble peu probable, dans cette hypothèse, que la page soit définitivement tournée, n'en déplaise aux pouvoirs publics.

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