dimanche 30 novembre 2008

Du délit d'opinion en France, suite...l'affaire de Filippis

Comme je l'écrivais il y a deux jours à propos des interpellés du 11 novembre, il me semble que les méthodes policières et l'autoritarisme de certains juges commencent à interpeller la conscience de nombreux français.
Jusqu'à présent en effet, seule une partie des militants nationalistes corses et certaines victimes collatérales (parents, amis, conjoints, homonymes) faisaient les frais d'un délit d'opinion qui taisait son nom.

J'ajoute bien volontiers que longtemps, certainement depuis les années 1997-98, années Jospin, mais malheureusement aussi années Chevènement, la gauche française, si prompte à s'accommoder de beaucoup de choses pour obtenir un consensus politique dans l'île ne daignait plus s'indigner des atteintes aux libertés fondamentales qui se faisaient jour sur l'île, trop occupée à se déchirer.

Cette période semble révolue.

Non pas que Mesdames Aubry ou Royal paraissent prêtes à demander un traitement humain pour des supposés anars brigadistes correziens ou des séparatistes corses, il ne faut pas trop en demander à un malade toujours convalescent!

Il se trouve simplement que les policiers, mandatés par un juge zélé s'en sont pris une fois de plus à un journaliste.

L'ex patron de libération, Monsieur de Filippis, a été visé par un mandat d'ammener, arrêté chez lui à l'aube, subi des humiliations (déshabillement, fouille au corps), tout ça parce qu'un commentaire insultant sur un blog a été relevé par un plaignant, à savoir Monsieur Niel, patron du fournisseur Free!

Même l'UMP, par la voix de sonporte parole Frédric Lefebvre s'est indignée des méthodes policières!!!

Ce qui choque le porte-parole du parti au pouvoir, c'est l'inadéquation des méthodes et des faits reprochés, qui ne sont pas passibles de prison, mais de réparation... il n'a pas tort. La réaction de Martine Aubry sont de la même veine. Parions que Monsieur de Filippis s'en sortira, qu'une enquête de l'IGS sera menée et qu'au final rien n'aura changé!
Avec la recherche de fautes individuelles (un juge et quelques policiers), on s'évitera toute réflexion de fond sur les dérives du système en son entier, sur le respect de la présomption d'innocence, l'orientation politique des intimidations.

Les élites intellectuelles et médiatiques seront un temps au moins épargnées.

Pour les autres, anonymes, rien ne changera.

Les juges, eux-mêmes tracassés en ce moment par l'autoritarisme du gouvernement dont madame Dati n'est qu'une expression parmi d'autres, devraient pourtant se rendre compte que c'est le fondement de la démocratie qui est en jeu!

J'ai malheureusement le sentiment que certains d'entre eux se tirent volontairement une balle dans le pied chaque fois que la garde des sceaux est en difficulté, comme s'il essayaient de saper la dynamique enclenchée par la pétition des de près de 600 magistrats, pour la tirer d'affaire:

Avant l'affaire De Filippis, n'a-t-on pas vu dans l'affaire Montes un violeur libéré par la faute d'une erreur matérielle au bas d'un jugement?

Voudrait-on décrédibiler une profession qu'on ne s'y prendrait par autrement.

vendredi 28 novembre 2008

Antiterrorisme ou délit d'opinion? L'état du droit... le cas des prévenus de Tarnac

Il y a une chose que les Corses savent mieux que les continentaux: en matière de droit anti-terroriste, c'est qu'entre le chef d'inculpation "d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et le délit d'opinion il n'y a pas loin de la coupe aux lèvres!

C'est sans doute pour cette raison qu'un pamphlet trouvé sur le site du Monde m'a interpellé: "Non à l'ordre nouveau" est rédigé par des intellectuels soutenant les inculpés du 11 novembre.

Profitant du climat post-11 septembre, l'appareil répressif s'est considérablement renforcé dans la plupart des démocraties occidentales: dans sa ligne de mire, le terrorisme islamique (et pour cause!) mais, en France, dans les faits, beaucoup de militants nationalistes corses, ou tout simplement des sympathisants, des homonymes de sympathisants, mais fait nouveau, des membres de l'ultra-gauche française présumée!

Il est une loi infaillible de la médiacratie sous l'empire de laquelle nous vivons: il faut pour les politiques susciter l'émotion, puis réagir à grand renfort d'annonces, avant d'étouffer le problème en le remplaçant par un autre.

Les gens des banlieues pourraient certainement nous en dire long la dessus.

En Corse, une gendarmerie est plastiquée? Il est demander aux gendarmes de vite interpeller un nombre conséquents de personnes, balancer le chiffre aux médias... En règle générale la plupart est relâchées, et plus personnes n'en parle. Pourtant:

Les gens injustement mis en cause peuvent passer jusqu'à 96 heures en garde à vue (privilège d'avoir été, une fois dans leur vie, placé sous le même régime répressif qu'un véritable terroriste international). Ils ont été interpellés tôt le matin dans leur maison, on les a traités comme des vauriens, prélévé de leur ADN en mes manaçant des pires tracasseries en cas de refus, etc... pour finalement leur dire de rentrer chez eux, sans autre forme d'explication

Ce viol de la dignité, des libertés fondamentales, s'il est difficile à avaler, finit en règle générale par passer... mais l'Etat, sans doute encouragé par l'apathie généralisée, n'entend pas s'arrêter en si bon chemin, et pour une fois, ce ne sont pas des Corse ou des jeunes des banlieues qui payent les frais de la culture de la réaction:

Non... Face à la vague de sabotage des lignes de chemin de fers françaises, après avoir sous entendu que des syndicalistes radicaux pourraient être à l'origine des troubles, la piste s'est dirigée vers le plateau correziens des Millevaches, de jeunes radicaux d'extrême gauche, vivant à Tarnac ayant été présentés comme étant à coup sûr les saboteurs recherchés.

L'avenir nous dira ce qu'il est réellement des éléments matériels retrouvés à leur domicile, mais on peut d'ores et déjà s'inquiéter:

Si, comme on l'a entendu, ces jeunes étaient dangereux et surveillées, comme ont-ils pu échapper à la vigilance des forces de renseignement intérieures pour multiplier les exactions.

Ces derniers sont-ils incompétents ont point de laisser courir tel dangers aux utilisateurs des transports en commun? Difficile à croire.

Pire, cela en dirait long sur l'incapacité des ex-RG à infiltrer correctement des groupuscules même sur le territoire national, sans qu'ils soit besoin, pour le coup, de parler arabe ou basque!

Il semble plus vraisemblable que les policiers, en proie à la colère des politiques, aient eu à lâcher quelque chose en pâture à nos médias. A l'époque romaine l'empereur livrait bien aux lions quelques éléments subversifs pour rassasier son peuple! On a juste changé le décor... mais le cirque demeure.

On peut souhaiter aux jeunes interpellés de Tarnac, qu'ils béneficieront d'un procès véritable, dans le respect des règles de droit qui ont fait la grandeur intellectuelle de l'occident.

S'ils sont innocents et acquittés, souhaitons leur que les médias mettront autant d'ardeur à dénoncer l'injustice qui leur aura été faite qu'il en eurent à les désigner comme des presque coupables!

Souhaitons à la France qu'elle renoue avec sa tradition juridique.

Que la justice ne se laisse pas désigner ses cibles par les médias, l'opinion, ou le Président d'une république qui porterait dès lors bien mal son nom.

Que jamais l'on ne fera des psychiâtres des procureurs de faits à venir, des juges les moutons de procureurs zélés.

Que les citoyens, quelque soit leurs opinions, soient toujours traités comme des citoyens.

Qu'à l'heure ou Obama parle de fermer à tout jamais Guantanamo, l'on ne se vautre pas à notre tour dans des situations juridiques iniques!

Que le sort de réfugiés politiques, quels qu'aient pu être leurs forfaits par le passé, ne voit pas leur destin confiés, telle Maria Petrella, à l'habileté de négociatrice de la première dame du pays, mais à des règles claires, identiques pour tous.

Qu'il soit un jour admis que si la nation laisse briller le futur des peuples sur les terres des anciens (la patrie) l'Etat, lui, ne s'annoblit dans le présent que par le respect du même droit pour tous.

Lien du blog de soutien aux interpellés du 11 novembre, et plus particulièrement d'un article conscrées aux lois anti-terrorise en France:

http://www.soutien11novembre.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=9&Itemid=12





jeudi 6 novembre 2008

terrorisme anti communautariste

J'ai peu de temps pour debusquer sur le net des pépites de mauvaise foi et de francocentrisme, mais celle-là il fallait quand même lui reserver une place d'honneur.

J'ai trouvé ce triste plaidoyer sur communautarisme.net, que j'avais déjà mentionné au sujet de l'ouvrage "géopolitique de la corse".

F Tallandier s'en prend à la place constitutionnelle désormais réservée aux langues minoritaires, rejoignant la grappe d'intellos réactionnaires dont le poil se hérisse à la moindre tentative de défendre les cultures locales au nom de l'universalisme, alors qu'il n'hésitent pas, et c'est un comble, à s'opposer à l'hégémonie anglosaxonne:
http://www.communautarisme.net/Langues-regionales-l-arriere-plan-d-une-cause-sympa-_a1020.html

Un' Obama pè a Corsica!!

Que nous apprennent Obama et son flamboyant succès de nous mêmes, peut-on tirer des enseignements de son parcours qui servent à éclairer la vie politique corse, tant le personnage semble exceptionnel, son pays immense et son peuple complexe et divers?

En cette periode de nouvelle "vague bleue" -celle-là est progressiste, c'est toujours ça de pris- et d'obamania, il était de toute façon impossible d'éviter le sujet. Alors pourquoi ne pas se lancer?

Les USA étaient en crise: après huit ans d'administration républicaine, les gauloiseries de Bill Clinton, tant raillés par ses detracteurs de droite paraissent tout à la fois loin et désuets.

Gérés par des néoconservateurs, néolibéraux, vieux briscards (Cheney, Rumsfeld) et un born again emprunt de spiritualité faisant les yeux doux aux églises les plus réactionnaires, le bilan est accablant. Le néolibéralisme a débouché sur la crise financière la plus importante qu'il ait été donné de mesurer, le néoconservatisme a brouillé la stratégie de lutte contre le terrorisme qui imposait de se consacrer plus à l'Asie qu'au Moyen Orient, le conflit israelo-palestinien est toujours dans l'impasse. Les Iraniens et les Russes sont agréssifs, l'Afrique en lambeaux, et l'amérique latine a coupé les ponts...

La gestion bushienne de la mondialisation, reposait sur une thérapie de choc infligée à l'islam et l'accélération du modèle américain de croissance à court-terme par la demande.

Ces deux piliers ont creusé le déficit et l'endettement public et privé, et les américains, pourtant bon clients, sont honnis de par le monde, alors même qu'ils ont affaiblis l'occident et revigoré tous ses concurrent sans exception aucune.

Face à cette situation qu'un démocrate perde le duel tant attendu eut été une surprise. Qu'un candidat métissé, mais surtout "mondial" (père kényan et muslman, enfance à Hawaï puis en Indonésie) soit élu à la tête de la première puissance mondial ne constitue pas moins un évènement dont la portée demeure pour l'heure difficile à estimer.

Il n'est pas de ma compétence d'analyser ce que la victoire de Barack OBAMA doit à la conjoncture d'une part, et à sont talent et son intelligence d'autre part.

Je retiendrai certainement longtemps la détermination et le sang-froid qu'il opposa à ceux qui raillaient son inéxpérience.

Je noublierai pas plus que, s'il fut le candidat dont la campagne bâttit des records de dépenses, une part majoritaire des fonds levés le fut chez les classes populaires: ce symbole n'est pas annodin, dans un pays que l'on décrit comme dépolitisé et contrôlé par les milliardaires et les lobbies.

Alors, que pourrait apprendre OBAMA aux Corses?

Peut-être que la fatalité n'existe pas en politique, et que face à la crise fabriquée par le système, le peuple peut agir.

Que l'action populaire, plutôt que d'attendre en vain un grand soir qui n'arrive jamais, peut trouver sa concretisation dans le jeu démocratique.

Que la spoliation travestie en développement n'est pas inéluctable: si nous ne voulons pas du PADDUC, ils ne peut être imposé aux Corses à un an du renouvellement de l'Assemblée de Corse.

Que la société doit trouver à s'exprimer, et choisir les fondamentaux de son développement économique et culturel.

Que les courants politiques divers mais complémentaires doivent s'incarner en des hommes intransigents sur les valeurs, mais ouverts aux idées des autres.

Que les élites doivent oser le renouvellement.

Que l'enseignement des univeristés doit s'offrir aux plus humbles.

Que l'espoir et le lyrisme ne sont pas des repoussoirs quand ils visent des causes justes et des résultats concrêts.

Alors s'il n'y a pas en Corse de personnalité aussi marquante que celle du sénateur de l'Illinois, qu'il me soit permis d'affirmer que toute proportion gardée, la crise culturelle, économique et identitaire ne constitue pas moins un défi de taille qui pourrait consacrer celui ou celle qui saura féderer les énérgies utiles à sa résolution.

Nos collectivités territoriales, déjà faibles par le passé, ne pourront plus feindre de pouvoir sortir notre économie du marasme si elles n'associent pas notre peuple à un projet concentré sur l'essentiel.

Celui ou celle saura définir les contours de ces richesses communes, celui ou celle qui aura courage de dire que le modèle de développement matériel vers lequel nous courrions à tombeau ouvert n'est désormais plus de mise nulle part celui ou celle qui portera au sein de notre communauté l'étincelle de cette civilisation à fonder à l'echelle de la planète, tel qu'y parvint en Pascal Paoli en son temps, celui ou celle ci, si nous avions le courage de lui confier le pouvoir, entrerait à n'en point douter dans notre histoire!

dimanche 14 septembre 2008

Réponse à Xavier Cervoni

Merci à Monsieur Cervoni, qui a visité ce blog. Il a réagit à mon commentaire relatif à l'interview de Monsieur Martinetti et Mme Lefevre. Je dois préciser que réagissais à l'interview des auteurs de "géopolitique de la Corse", pas au livre que je n'ai pas encore lu.

S'il est vrai que mon commentaire est "étrange", c'est qu'il ne se voulait pas sérieux... pas plus que cette interview, dont le ton m'a irrité, il est vrai! Les journalistes ne risquent pas leur vie ici, mais les gens réputés proches du milieu tombent sous les balles. Preuve s'il en était encore besoin que si la Corse semble bel et bien abriter en son sein un milieu vorace et violent, elle ne ressemble pas encore à l'Algérie!

dimanche 15 juin 2008

Non au PADDUC

Le padduc(plan de développement druable de la corse) sera l'enjeu politique déterminant des derniers mois de l'Assemblée de corse.

La gestion politique du PADDUC

Le PADDUC, Plan pour l'aménagement le développement durable de la Corse, est, avec la Plan exceptionnel d'Investissement (PEI) la possibilité qu'a laissée la loi du 22 janvier 2002 à la représentation territoriale corse de fixer elle même les orientations fortes de son développement. Il devrait se décliner principalement (mais pas seulement) un document d'urbanisme de portée juridique tout a fait importante, puisque il sera demandé au juge d'administratif de s'y référer pour arbitrer les contentieux liés à l'occupation des sols, au Plan locaux d'urbanisme (qu'il domine) ainsi qu'au respect des lois ""montagne" et "littoral"de portées présumées supérieure.

Le problème que pose le PADDUC est cependant beaucoup politique que technique: La loi du 22 janvier relative à l'exercice du pouvoir local en Corse était la concrétisation du célèbre processus de Matignon, que Lionel Jospin, premier ministre d'alors, avait instauré.

La stratégie du leader socialiste prévoyait très certainement un dialogue à venir entre ce dernier, qui aurait été porté à l'Elysée dans l'intervalle, et une coalition d'autonomiste et de réformistes sociaux ou libéraux qu'il aurait aidé à se constituer élu dans une assemblée de Corse présidant aux destinées d'une collectivité unique. Il convient d'ajouter que cette dernière aurait été en charge de gérer, avec l'Etat, la quasi totalité du PEI, plan exceptionnel d'investissement, prévoyant près de 2 milliards d'euros pour la Corse.

L'histoire s'est achevée brutalement pour lui, le 21 avril 2002, et Chirac a été réélu, Nicolas Sarkozy dans ses valises. Le 6 juillet 2003, ce dernier, ministre de l'intérieur, a sabordé par excès de brutalité et de précipitation, le projet de collectivité unique au cours d'un référendum régional de sinistre mémoire pour la plupart des évolutionniste de l'île.

Mais il fallait boire le calice jusqu'à la lie: en Mars 2003, la nouvelle assemblée de Corse, celle qui allait nommer l'exécutif territorial (Collectivité territoriale de Corse, CTC) le plus décentralisé que la métropole n'a jamais connu, se voyait constitué des forces les plus rétrogrades de gauche (E.Zuccarelli le PRG jacobin dominant P.Giacobbi, son frère ennemi girondin de quelque points), de la droite la plus médiocre et dénuée d'imagination qu'il soit (là encore, les conservateurs Santini et Rocca Sera dominant José Rossi, libéral évolutionniste englué dans une liste de circonstance) et d'une coalition de nationalistes "durs" et "modérés" sans stratégie et sans programme!et L

Au final, le PADDUC n'est pas encore voté, et il nous laisse présager le pire! Dans l'attente des PLU permissifs s'accumulent le PEI mécontente tout le monde! La cacophonie persiste entre les deux Département et la CTC. Les nationalistes se déchirent, les indépendantistes scotchés dans leur dialectique stérile avec un état réactionnaire qui multiplie les arrestations et les brimades, sont les perdants d'un rapport de force, qui pour une fois dans une période d'absence de dialogue avec l'Etat, semble profiter aux autonomistes... Ceux ci ont marqué des points aux dernière élections municipales... mais n'est ce pas un peu trop tard pour freiner les velléités des bétonneurs chevronnés qui se repaissent de cette situation.

dimanche 18 mai 2008

Conscience déontologique... peut mieux faire!

Un visiteur de Regards Corses "Un gars" s'étonne de mon absence de réaction à propos d'un article d'Antoine Albertini "20 ans, conscience politique zéro"(réservé aux abonnées du monde.fr) relatif au profil des jeunes récemment placés en garde à vue par la justice anti-terroriste.

Albertini insiste sur l'absence totale de mobile politique de ces jeunes suspectés de mitraillage, plasticage et autres méfaits, et sur le désemparement des policiers face à ce nihilisme affiché!

Je connaissais l'article, mais je ne l'ai pas traité jusqu'à présent, d'une part par simple manque de temps, d'autre part parce que j'avais du mal à prendre une position tranchée par rapport aux affirmations d'Antoine Albertini.

Je n'ai rien contre ce journaliste, que j'ai même encensé dans un article précédent... mais là, j'avoue que j'ai des difficultés à lire entre les lignes: évoque-t-il la faiblesse doctrinale des clandestins, leur propension à coopter des paumés, la contagion violente des franges les plus fragiles de la société corse, la déconnexion des politiques et de la société réelle?

Il évident que les faits, s'ils étaient avérés, ne laisseraient pas d'être préoccupant... mais justement seront-ils avérés, après tout cet article fleure bon la confidence policière? Et puis, doit-on s'inquiéter tout particulièrement d'une déferlante de violence gratuite chez nos jeunes?


Je suis de ceux qui se préoccupent plutôt de la faiblesse stratégique des forces de l'ordre face à l'omniprésence du grand banditisme dans l'île, et de l'absence de réelle politique de développement économique et culturel en faveur des corses, de leur déclin identitaire programmé. Selon moi, tout le reste en découle, et c'est en cela que réside le véritable problème des années à venir, et puis je n'aime pas les cancans, mieux vaut attendre le procès pour tirer des conclusions!

vendredi 9 mai 2008

Des géopliticiens au secours de la Corse! Il ne nous manquait plus que ça!

Heureusement que l'on tombe parfois sur des interviews comiques:

Des scientifiques (géopoliticiens) plus courageux que Tintin chez les soviets, qui encensent Chevènement, et ne voient dans le mal insulaire que la conséquence de l'alliance natios gangsters!

Le site qui héberge cette interview se propose d'étudier les différents aspects du communautarisme!

Allez voir, franchement ça vaut le coup:

http://www.communautarisme.net/Corse,-nationalisme-ethnique,-Republique-entretien-avec-les-auteurs-de-Geopolitique-de-la-Corse_a1001.html

jeudi 8 mai 2008

langues TRES TRES minoritaires

Hier mercredi 7 Mai, les députés ont discuté publiquement, à l'assemblée nationale française, du sort réservé aux langues régionales. Passons sur les divergences de vues, feintes ou sincères, et les stratégies politiques... loi contre modification de l'article 2 de la constitution... peu importe puisque de toute façon, rien ne viendra du Gouvernement, qui maître du calendrier et du sort des décisions parlementaire (en faisant jouer le Sénat contre l'Assemblée) ne s'intéresse qu'à l'opinion! Et l'opinion française, celle des citadins déracinés, des Jt et d'une élite déconnectée se fout comme d'une guigne de nos langues en voie de disparition.

Ces députés ump à l'origine du débat doivent maintenant se résoudre à admettre que leur président hier adulé se range parmi les esprits qui s'inquiètent bien peu du sort des langues régionales décidement très minoritaires dans les préoccupation del'intelligentsia française: hier Christine Albanel n'a rien laché sur la constitution ou la charte européenne des langues minoritaires, tout au plus aurons nous une loi supplémentaire, que le conseil constitutionnel se fera un plaisir de décortiquer, de disséquer et de digérer...

Un exemple? tapez "langues régionales" dans Google, et vous jugerez, au vu du résultat, de l'intérêt qu'y portent bloggers et autres journalistes! il n'y a rien ou presque! Libération? pas plus! (j'ai même essayé le moteur de recherche du site, rien...) Le figaro: rien non plus.

Du coté des partis politiques, rien sur les sites du Ps ou du Modem... j'ose même pas aller voir les autres!

Le site web du monde n'évoque même pas de cette première de l'histoire parlementaire! Rien...

La ministre de la culture a de toute façon prévue que la France n'entendait pas ratifier la charte européenne des langue minoritaire, contraire à la philosophie politique française... mais pourquoi cette même l'a-t-elle dès lors signée?


Non décidément, langue de putes, de vipères et de bois ont un plus bel avenir que le corse l'occitan, la basque ou le breton dans ce cher pays défenseur de la culture tibétaine!!!!

mardi 19 février 2008

Le racisme dans le football: le FC Metz connaîtra-t-il le même sort que Bastia?

Il y a quelque mois, le sporting club de Bastia a de nouveau été placé au coeur d'une polémique à cause de prétendus supporters ayant proféré des insultes racistes à l'encontre d' un joueur du club de Ligue 2 de Libournes St Seurin qui accueillait le sporting.

Dans ce qui allait devenir "l'affaire Kébé" (du nom du joueur visé par les injures), le club insulaire allait payer un lourd tribut, puisque la commission de discipline de la ligue avait fini par décider d'oter un point au SCB au titre du classement du championnat de Ligue 2 dnas laquel il évolue.

Déjà stigmatisé en 2003-2004 du fait des réactions de certains supporters à l'encontre de Pascal Chimbonda, joueur bastiais de couleur, le Sporting payait "cash" les débordements d'une poignée de tifosi.

Pour la ligue, le club corse était responsable du comportement de ses suporters, y compris à loin de ses bases... à ce tarif là (exactions et racisme) le PSG commencerait le championnat avec un solde négatif!

De plus, comment ne pas voir le risque énorme de manipulations potentielles de la part de clubs au coude à coude, visant à faire perdre sur tapis vert les points si chèrement acquis sur le terrain par leurs concurrents directs!

Bien que Bastia n'ait pas à ce jour épuisé tous les recours possibles (notamment la justice admnistrative) il semble que le FC Metz puisse s'attendre, au vu de cette récente jurisprudence, à faire les frais des insultes proférées par un de ses supporters.

Pourtant, à bien y regarder, rien n'est moins sûr! Le président de la Ligue de Football Professionnel, semble, dans sa dialectique se placer du côté de la victime ( le joueur de Valenciennes) et du Fc Metz, contre le suporters crétin. Il faut dire qu'à l'inverse de la rencontre Libournes-Bastia, celui-ci a été identifié. Il se peut donc qu'il ait à assumer seul la portée de ses propos outranciers.

Si d'aventure ce club lorrain, alors même que les faits de soient déroulés dans son propre stade, n'essuyait pas une sanction identique à celle qu'a connue le sporting, nous aurions la preuve de la multitude des poids et des mesures n'est pas un fantasme né d'une propension trop marquée chez les Corses à se placer systématiquement du côté des victimes: bien au contraire, la capacité des médias à faire office de procureurs zélés offrant du prêt-à-penser à des décideurs ineptes serait même affichée au grand jour!

si tel était le cas, je m'attendrais au pire de laprt des supporters les plus radicaux. Espérons juste que d'autre joueur africains n'auront pas à en faire les frais.

Espérons également que jamis un club n'instrumentalisera la bêtise ordinaire pour faire perdre un point à son prédecesseur au classement.

Espérons enfin et surtout que les plus hautes instances sportives comprendront que tous les clubs méritent d'être traité de la même façon, et que les supporters racistes doivent répondre individuellement de leur stupidité devant un juge.

S'il y a une justice,je ne serais pas surpris que Bastia puisse récupérer son point d'ici là, ce qui pourrait lui valoir un retour dans l'élite du football français.

On ne lave pas le racisme anti-africain avec du racisme anti-corse.


Forza Bastia!

dimanche 10 février 2008

comme une odeur de lapsus chez Rama Yade

Rama Yade, secrétaire d'Etat pour les droits de l'homme, a volé au secours de Nicolas Sarkozy (fragilisé par le sondages) au sujet du SMS qu'il aurait envoyé à son ex femme. Selon Mlle YADE, les journalistes "sont comme des charognards qui auraient flairé l'odeur de leur proie"! Drôle de manière d'aider son patron que de reconnaître à mots couverts qu'il serait déjà mort, puisque l'on rarement vu des charognards s'attaquer à d'autre proies que des cadavres ou des bêtes malades.

C'est pas une demi gaffe ça?

jeudi 31 janvier 2008

Affaire Angelini: dur d'être soft!

Après le procès Colonna, l'actualité corse n'aura connu qu'une courte accalmie: le 12 janvier, à la suite d'une manifestation nationaliste à Ajaccio, le bureau d'Ange Santini, président du Conseil executif de Corse, est incendié, après qu'une partie des manifestants et des principaux leaders ait investi l'assemblée territoriale avec semble-t-il la benédiction du préfet.

L'un d'entre eux eut cependant la présence d'esprit d'éviter ce piège: Jean Christophe Angelini, secrétaire national du PNC (Partitu di a Nazione Corsa, autonomiste modéré) refuse de suivre, et bien lui en prit.

Ainsi le PNC faisait preuve de cohérence: le parti automiste,donc nationaliste modéré, en délicatesse au sein d'Unione Naziunale (la coalition nationaliste à l'assemblée de Corse), démocrate en quête de respectabilité et d'alliance en dehors du champs nationaliste ne pouvait pas s'associer à cette démarche sans se renier, non qu'elle fut à proprement incongrüe, mais tout simplement parcequ'elle ressemblait à un piège.

En effet, tout le monde sait que les manifestations nationalistes finissent généralement de la même façon, des jeunes "incontrôlables" (quoiqu'à ce propos il eut fallu, pour en être sûr, quelqu'un essaye de les canaliser) et les policiers s'en donnat à coeur joie dans l'art de la guerilla urbaine.

JC Angelini a sûrement marqué des points les jours suivants grâce à son instinct politique, et la position du PNC, quoique difficile à tenir (condamnation de l'acte) a du susciter l'adhésion chez bon nombre de corses.

La réaction de l'Etat ne s'est pas faite attendre: des prétendus incendiaires arrêtés peu de temps après... et Jean Christophe Angelini placé en garde à vue, mais dans le cadre de l'enquête relative aux infractions supposées de la Société Méditérranéenne de Sécurité (SMS) !!! Affaire qui a déjà couté la liberté à Raymond Ceccaldi, président de la Chambre de commerce de la Corse du Sud.

Que reprochent les juges marseillais au conseiller territorial, au juste? Aurait-il bnéficié d'une partie des fons détournés? Non! Pour l'instruction, Angelini est suspecté d''avoir apporté un soutien logistique à Antoine Nivaggioni, ancien militant nationaliste et patron de la SMS. Ce prétendu proche d'Angelini (sa femme, nadine, est également élue PNC à l'assemblé) est pour son compte en fuite.

Jean Christophe Angelini a été libéré cet après midi, après 9 jours de détentions, et placé sous contrôle judiciaire. Cela semble bien long et sévère au vu des faits reprochés. Le traitement qui lui a été réservé (le candidat principal de l'opposition municipale à Porti Vechju) a suscité l'émotion de nombreux élus de la classe politique traditionnelle.

En revanche, le soutien du bout des lèvres des independantistes, en dit long sur la déterioration des relations au sein de l'Unione.

Laché par une partie des siens, malmené par la justice, l'aventure de Jean Christophe Angelini prouve, si besoin était, qu'il est décidement difficile de trouver des troisièmes voies dans le paysage politique insulaire:

C'est finalement dur d'être "soft"!

mercredi 2 janvier 2008

La violence politique, un sujet d'étude

Je n'ai jamais lu Xavier Crettiez, mais le travaux de ce criminologue semblent intéressants et paraissent, en cela qu'ils placent la situation politique corse dans un contexte européen, mieux à même d'en cerner les enjeux. En effet, n'appartient-il pas à celui qui entend extirper ses lecteurs du discours stéréotypé des médias sur la Corse de mettre en valeur les reflexions qui permettent de changer d'echelle, par exemple en comparant sans les confondre les conflits identitaires basque, corse et irlandais? Vous trouverez sur son blog(http://xaviercrettiez.typepad.fr/) des articles dignes d'intérêts, ce qui est plutôt rare.
Je ne prétends par pour autant avoir la compétence d'en valider le contenu; et préfère m'en remettre à vos commentaires sur la question.