jeudi 6 novembre 2008

terrorisme anti communautariste

J'ai peu de temps pour debusquer sur le net des pépites de mauvaise foi et de francocentrisme, mais celle-là il fallait quand même lui reserver une place d'honneur.

J'ai trouvé ce triste plaidoyer sur communautarisme.net, que j'avais déjà mentionné au sujet de l'ouvrage "géopolitique de la corse".

F Tallandier s'en prend à la place constitutionnelle désormais réservée aux langues minoritaires, rejoignant la grappe d'intellos réactionnaires dont le poil se hérisse à la moindre tentative de défendre les cultures locales au nom de l'universalisme, alors qu'il n'hésitent pas, et c'est un comble, à s'opposer à l'hégémonie anglosaxonne:
http://www.communautarisme.net/Langues-regionales-l-arriere-plan-d-une-cause-sympa-_a1020.html

Un' Obama pè a Corsica!!

Que nous apprennent Obama et son flamboyant succès de nous mêmes, peut-on tirer des enseignements de son parcours qui servent à éclairer la vie politique corse, tant le personnage semble exceptionnel, son pays immense et son peuple complexe et divers?

En cette periode de nouvelle "vague bleue" -celle-là est progressiste, c'est toujours ça de pris- et d'obamania, il était de toute façon impossible d'éviter le sujet. Alors pourquoi ne pas se lancer?

Les USA étaient en crise: après huit ans d'administration républicaine, les gauloiseries de Bill Clinton, tant raillés par ses detracteurs de droite paraissent tout à la fois loin et désuets.

Gérés par des néoconservateurs, néolibéraux, vieux briscards (Cheney, Rumsfeld) et un born again emprunt de spiritualité faisant les yeux doux aux églises les plus réactionnaires, le bilan est accablant. Le néolibéralisme a débouché sur la crise financière la plus importante qu'il ait été donné de mesurer, le néoconservatisme a brouillé la stratégie de lutte contre le terrorisme qui imposait de se consacrer plus à l'Asie qu'au Moyen Orient, le conflit israelo-palestinien est toujours dans l'impasse. Les Iraniens et les Russes sont agréssifs, l'Afrique en lambeaux, et l'amérique latine a coupé les ponts...

La gestion bushienne de la mondialisation, reposait sur une thérapie de choc infligée à l'islam et l'accélération du modèle américain de croissance à court-terme par la demande.

Ces deux piliers ont creusé le déficit et l'endettement public et privé, et les américains, pourtant bon clients, sont honnis de par le monde, alors même qu'ils ont affaiblis l'occident et revigoré tous ses concurrent sans exception aucune.

Face à cette situation qu'un démocrate perde le duel tant attendu eut été une surprise. Qu'un candidat métissé, mais surtout "mondial" (père kényan et muslman, enfance à Hawaï puis en Indonésie) soit élu à la tête de la première puissance mondial ne constitue pas moins un évènement dont la portée demeure pour l'heure difficile à estimer.

Il n'est pas de ma compétence d'analyser ce que la victoire de Barack OBAMA doit à la conjoncture d'une part, et à sont talent et son intelligence d'autre part.

Je retiendrai certainement longtemps la détermination et le sang-froid qu'il opposa à ceux qui raillaient son inéxpérience.

Je noublierai pas plus que, s'il fut le candidat dont la campagne bâttit des records de dépenses, une part majoritaire des fonds levés le fut chez les classes populaires: ce symbole n'est pas annodin, dans un pays que l'on décrit comme dépolitisé et contrôlé par les milliardaires et les lobbies.

Alors, que pourrait apprendre OBAMA aux Corses?

Peut-être que la fatalité n'existe pas en politique, et que face à la crise fabriquée par le système, le peuple peut agir.

Que l'action populaire, plutôt que d'attendre en vain un grand soir qui n'arrive jamais, peut trouver sa concretisation dans le jeu démocratique.

Que la spoliation travestie en développement n'est pas inéluctable: si nous ne voulons pas du PADDUC, ils ne peut être imposé aux Corses à un an du renouvellement de l'Assemblée de Corse.

Que la société doit trouver à s'exprimer, et choisir les fondamentaux de son développement économique et culturel.

Que les courants politiques divers mais complémentaires doivent s'incarner en des hommes intransigents sur les valeurs, mais ouverts aux idées des autres.

Que les élites doivent oser le renouvellement.

Que l'enseignement des univeristés doit s'offrir aux plus humbles.

Que l'espoir et le lyrisme ne sont pas des repoussoirs quand ils visent des causes justes et des résultats concrêts.

Alors s'il n'y a pas en Corse de personnalité aussi marquante que celle du sénateur de l'Illinois, qu'il me soit permis d'affirmer que toute proportion gardée, la crise culturelle, économique et identitaire ne constitue pas moins un défi de taille qui pourrait consacrer celui ou celle qui saura féderer les énérgies utiles à sa résolution.

Nos collectivités territoriales, déjà faibles par le passé, ne pourront plus feindre de pouvoir sortir notre économie du marasme si elles n'associent pas notre peuple à un projet concentré sur l'essentiel.

Celui ou celle saura définir les contours de ces richesses communes, celui ou celle qui aura courage de dire que le modèle de développement matériel vers lequel nous courrions à tombeau ouvert n'est désormais plus de mise nulle part celui ou celle qui portera au sein de notre communauté l'étincelle de cette civilisation à fonder à l'echelle de la planète, tel qu'y parvint en Pascal Paoli en son temps, celui ou celle ci, si nous avions le courage de lui confier le pouvoir, entrerait à n'en point douter dans notre histoire!