dimanche 18 mai 2008

Conscience déontologique... peut mieux faire!

Un visiteur de Regards Corses "Un gars" s'étonne de mon absence de réaction à propos d'un article d'Antoine Albertini "20 ans, conscience politique zéro"(réservé aux abonnées du monde.fr) relatif au profil des jeunes récemment placés en garde à vue par la justice anti-terroriste.

Albertini insiste sur l'absence totale de mobile politique de ces jeunes suspectés de mitraillage, plasticage et autres méfaits, et sur le désemparement des policiers face à ce nihilisme affiché!

Je connaissais l'article, mais je ne l'ai pas traité jusqu'à présent, d'une part par simple manque de temps, d'autre part parce que j'avais du mal à prendre une position tranchée par rapport aux affirmations d'Antoine Albertini.

Je n'ai rien contre ce journaliste, que j'ai même encensé dans un article précédent... mais là, j'avoue que j'ai des difficultés à lire entre les lignes: évoque-t-il la faiblesse doctrinale des clandestins, leur propension à coopter des paumés, la contagion violente des franges les plus fragiles de la société corse, la déconnexion des politiques et de la société réelle?

Il évident que les faits, s'ils étaient avérés, ne laisseraient pas d'être préoccupant... mais justement seront-ils avérés, après tout cet article fleure bon la confidence policière? Et puis, doit-on s'inquiéter tout particulièrement d'une déferlante de violence gratuite chez nos jeunes?


Je suis de ceux qui se préoccupent plutôt de la faiblesse stratégique des forces de l'ordre face à l'omniprésence du grand banditisme dans l'île, et de l'absence de réelle politique de développement économique et culturel en faveur des corses, de leur déclin identitaire programmé. Selon moi, tout le reste en découle, et c'est en cela que réside le véritable problème des années à venir, et puis je n'aime pas les cancans, mieux vaut attendre le procès pour tirer des conclusions!