mardi 25 décembre 2007

trêve mediatique pour la corse?

Ça y est, les fêtes arrivent, avec leur traditionnels reportages relatifs aux chocolats, intoxications au monoxyde de carbone, dévoilant l'obscénité de la pauvreté ordinaire et la débauche de consommation à laquelle il est difficile d'échapper, pour être tout à fait honnête. Le moment semble propice à votre serviteur pour observer une trêve, puisque la Corse ne semble plus attirer les journalistes télés, tout occupés qu'ils sont à tenter de suivre le rythme de leur président et de son étalage de vie privée. Eurodisney, Vatican, Kaboul, Venise et pourquoi pas la station spatiale internationale d'ici quelques mois... peut-être histoire de fêter ses fiançailles d'avec Laure Manaudou, tant que nous y sommes? Allez, bon noel à tous, a pace e a salute per voi e tutti i vostri. Il sera toujours temps de revenir sur les affres de la chambre de commerce de la Corse du sud et autres péripéties en 2008, à moins que d'ici là, la machine ne s'emballe de nouveau.

dimanche 16 décembre 2007

BCBG, de casser du Corse?

Je ne pensais certes pas être le seul à déplorer les écarts de Nicolas Sarkozy et de son gentil perroquet Christophe Barbier à propos de la Corse... mais j'ai pu constater en surfant sur le net que nous étions vraiment nombreux à ne pas tolérer ce racisme BCBG.

Bien évidemment, tous les commentaires ne se valent pas, mais en parcourant le blog de Jean François Achilli, j'ai trouvé un édito d'Antoine Albertini (dans Corscica) que je vous livre bien volontiers: http://www.wmaker.net/achilli/Les-Clercs-obscurs,-par-Antoine-Albertini-_a321.html

vendredi 14 décembre 2007

Affaire Colonna: Barbier revient chez Yves Calvi

"C'dans l'air", sur France 5, consacre un troisième volet à l'affaire Colonna, et, à ma grande surprise, Christophe Barbier est de retour. Dieu merci, il semble mesurer ses propos, et JL Andreani, dont j'appelais la présence de mes voeux dans le premier article de ce billet (voir mon post du 8 décembre 2007) est là. Manque de bol, Michel Vergé-Franceschi, historien de la Corse, et aussi de la partie... Sa piètre analyse de la société corse laisse vite la place à des appels à la dénonciation de la violence, tremolo dans la voix. Du coup, Barbier pourrait dormir tranquille, mais non, il trouve les natios plus violents que les indépendantistes kanaks. Andreani le recadre, lui rappelant que les tueurs de gendarmes ont été blanchis par l'Etat! Le journaliste de l'express enfonce le clou à la faveur d'un message de téléspecteur: "Et si Colonna était vraiment innocent?" Réponse du journaliste visionnaire "pourquoi alors s'est-il enfui 4 ans?" Andreani s'époumone à nouveau à ramener le débat sur un terrain réaliste (même innocent, sa mentalité et sa défiance envers la justice "française"pouvaient lui commander de fuir), en vain à mon avis... Générique de fin...ouf, ça aurait pu être pire!

Colonna condamné!

Le verdict est tombé hier soir, vers 19h30: Yvan Colonna a été jugé coupable du meurtre du préfet Claude Erignac... Désormais, ce à qui cela brûlait les lèvres peuvent enfin désigner l'ancien militant nationaliste comme "assassin du préfet..." sans risque de porter atteinte à la présomption d'innocence, ou de l'affubler d'autres sobriquets de la même veine.

D'autres, qui par principe, tenait Colonna pour héros (pour avoir tué? Pour avoir réussi une cavale de quatre ans?) pourront s'adonner à la pratique d'un de leur sport favori: la victimisation... en attendant mieux, certainement après la dispersion de la manifestation prévue le 17 décembre prochain à Corti.

Du côté des politiques:
Les dirigeants nationalistes, qui avaient tous condamné le geste, quant à eux, n'ont pas fini d'être embarrassés par ce dossier. Nul doute qu'il tenteront de faire de Colonna la victime d'une erreur judiciaire, et plus certainement de la raison et de la vengeance d'Etat, car si le commando "Erignac" a en effet jeté le trouble chez les dignitaires, Yvan Colonna est présenté par les médias comme très populaire chez les jeunes nationalistes, chez la base militante de demain...
Chez la classe politique "traditionnelle", c'est le silence radio, tout juste a-t-on à, se mettre sous la dent une condamnation du fiasco policier de Paul Giacobbi, Député de la seconde circonscription et président du conseil général de la Haute-Corse, et un rappel du principe voulant que le doute bénéficie à la défense. Mais dans la presse, aucune interview, rien...alors que les médias s'en repaîssent.
Dans la rue?
Personne n'a applaudi à l'annonce du verdict, les étudiants ont des poussée de fièvre... La Corse semble fatiguée et paraît croire que plus grand monde ne la comprend. Elle va se recroqueviller sur elle-même, à l'instar de ses familles qui vont se retrouver pour les fêtes de fin d'année.
Puis l'appel viendra, et la campagne pour les élections territoriales commencera. A ce moment là, si le verdict était confirmé sans élément nouveau, il est difficile de dire dans quelle mesure le sort d'Yvan Colonna pèsera sur les évènements. Mais il semble peu probable, dans cette hypothèse, que la page soit définitivement tournée, n'en déplaise aux pouvoirs publics.

mercredi 12 décembre 2007

Enfin un franc tireur chez les journalistes corses?

Les médias corses se singularisent par l'émergence de monopoles sectoriels:
Pour l'audiovisuel:
une seule radio d'importance peinant à couvrir l'ensemble du territoire (France bleue Corse, plus connue sous l'acronyme RCFM:Radio Corsica Frequenza Mora;
Un groupe audiovisuel: France 3 corse- Via stella (chaîne corse satellite que bien peu de monde parvient à capter)
Pour la Presse:
Un seul quotidien: Corse Matin, très utile pour sa rubrique nécrologique, mais la plupart du temps dénué d'articles de fond
Quelques hebdomadaires: Le Journal de la Corse, doyen de la presse européenne, et La Corse Votre Hebdo qui est vendu avec Corse Matin...
Un mensuel, Corsica, dont le lien du site web est référencé au bas de cette page.

Est-ce une conséquence de l'absence de concurrence dans chacun de ces segments?Il faut bien dire qu'à l'exception de Corsica lequel pèche parfois au contraire par sensationnalisme, et dans une certaine mesure Le Journal de la Corse, l'atonie de ces médias est patente! Le respect des élus de tout bords, au lieu de résulter d'une louable recherche de neutralité, est plutôt la marque d'une déférence coupable...C'est pourquoi j'ai choisi de féliciter ici Antoine Albertini, journaliste de ce mensuel et correspondant du Monde, pour la liberté de ton qui le caractérise... Il est le seul à ne pas hésiter à mettre les pieds dans le plat, fusse parfois au risque de se tromper, mais qu'importe: Ses articles, au lieu de tenter, à la manière de Corse Matin, d'hypnotiser le lecteur... prennent souvent le sujet à bras-le-corps, et ont au moins le mérite de susciter des réactions chez qui les lit.

Je conseille à ceux qui ne le connaisse pas, de lire cet article pour se faire une idée:http://info.club-corsica.com/poli_99_003.html

Je préviens d'avance les mauvaises langues que je ne connais pas du tout Antoine Albertini, pas plus que je ne partage ses idées. Pas de copinage ici, donc...

mardi 11 décembre 2007

Yves Calvi corrige le tir

Hier, Yves Calvi est revenu sur le procès d'Yvan Colonna, à l'occasion du déplacement de la cour d'assise spéciale de Paris... même si j'ai raté le début de l'émission, je dois dire que j'ai été agréablement surpris par le ton général des débats, la plupart des intervenants cherchant à convaincre sans provoquer bêtement: finalement, "C dans l'Air" c'est mieux sans Christophe Barbier!
Dommage que Monsieur Thouzelier, représentant d'un syndicat de magistrat, se soit comparé à des "parallèles" pour le moins osés, entre deux "6 février": celui de l'insurrection funeste des ligues d'extrême droite française en 1934 à Paris... et l'autre, celui de l'assassinat du préfet Erignac, sous prétexte que le préfet de Paris de l'époque était corse... dommage encore que ce magistrat ait tenté de minimiser les abus, pourtant admis par l'ensemble des invités, constatés dans les recours à des interpellations, souvent infondées... et parfois très longues!
Quoi qu'il en soit, quand Yves Calvi joue pleinement son rôle de modérateur, son émmission gagne en qualité... bravo au journaliste du Figaro (si on m'avait dit qu'un jour, je dirais du bien de ce quotidien à propos de son traitement de la question nationaliste en Corse...) dont le nom m'échappe en partie... je crois qu'il s'agit de Durand-Souffland, pour, sa concision et sa connaissance du dossier.

lundi 10 décembre 2007

Le président préfererait-il les terroristes riches?

Le président Sarkozy nous l'a souvent répété, à nous autres corses: le terrorisme est lâche, ne résout rien...etc... Ainsi, encore ministre, déclara-t-il que les "nationalistes (sous entendu, dans leur ensemble) ne sont plus au centre du jeu" mais de quel jeu au juste?

Sans doute le président voulait-il évoquer le jeu démocratique, essentiellement en cours à l'Assemblée de Corse? Il n'a eu de cesse, depuis son élection, de rappeler son rejet de la violence, du racket, de la clandestinité, chaque fois qu'il parlait de la Corse... mais le discours, manichéen s'il en est, ne résiste plus à la pratique, tant l'attitude du chef de l'Etat semble s'accommoder, sur la scène international, des turpitudes de ses "partenaires":

Un casseur de banlieue, un clandestin corse, déclenchent à leur seule évocation les foudres présidentielles... pendant que le PC chinois, La Lybie, Vladimir Poutine , l'Algerie (qui amnistie des anciens GIA) et les FARCS en récoltent le miel...

Toute histoire possèdent sa moralité: dans quelques années, quand le chapitre sarkozy sera bouclé, peut-être aura-t-on appris à distinguer deux types de terrorisme: celui qui détruit des villas et coûte cher aux collectivités territoriales, très condamnable, et celui qui a fait couler le sang d'anonymes, mais rapportent aux grands groupes industriels français...plus fréquentable...

En attendant, rien ne m'empêchera de penser que Talamoni, leader des indépendantistes corses, est au moins aussi digne d'être rencontré que Mouammar Kadhafi!

samedi 8 décembre 2007

Barbier et le procès Colonna

Et voilà, le procès Colonna a fini par arriver... Les journaux télévisés en font une couverture régulière, et relativement neutre... Je dois bien avouer que je m'attendais, par expérience, à un déchaînement de commentaires hystériques, à la succession d'experts autoproclamés... Mais non, ou plutôt pas vraiment. Il y en a un qui pourtant mérite la palme, c'est Christophe Barbier, le patron de la rédaction de l'Express, qui n'en rate jamais une quand il s'agit de la Corse et des nationalistes... Ainsi, aucours de l'émmission "C dans l'air", sur France 5, il s'est à nouveau distingué par une relative ignorance du dossier corse, et par un condescendance vomitive...Citons de mémoire, son raisonnement voulant que le particularisme corse peut être toléré par la République, tant qu'il se cantonne à une expression culturelle assimilée... à du folklore!!! Quel rapport avec le sujet? Non vraiment, ce qui semble floklorique vu d'ici, c'est le cliché encharpé vénérant des certitudes que seul Raymond Barre,à la fin de sa vie (et dieu sait que ce "centriste" pouvait souvent verser dans l'extrêmisme par certains propos) osait encore proférer à l'egard de l'île de beauté... On peut comprendre qu'Yves Calvi peine à trouver des journalistes fiables pour évoquer la Corse, pourquoi ne pas lui suggérer, dès lors, quelqes noms: Jean Marie Colombani, Jean Louis Andreani (cf. Comprendre la Corse, chez Folio) ou encore Antoine Albertini proches du Monde, ou d'autres encore feraient certainement l'affaire. C'est à n'y rien comprendre! Si Monsieur Barbier traite tous ses sujets avec autant de légèreté et d'approximation, je ne suis pas près de m'abonner à l'Express! un grand bravo, en attendant à Gilles Millet, jouraliste du mensuel "Corsica"qui a fait tout son possible pour garder les propos sur les rails du raisonnable!