dimanche 30 novembre 2008

Du délit d'opinion en France, suite...l'affaire de Filippis

Comme je l'écrivais il y a deux jours à propos des interpellés du 11 novembre, il me semble que les méthodes policières et l'autoritarisme de certains juges commencent à interpeller la conscience de nombreux français.
Jusqu'à présent en effet, seule une partie des militants nationalistes corses et certaines victimes collatérales (parents, amis, conjoints, homonymes) faisaient les frais d'un délit d'opinion qui taisait son nom.

J'ajoute bien volontiers que longtemps, certainement depuis les années 1997-98, années Jospin, mais malheureusement aussi années Chevènement, la gauche française, si prompte à s'accommoder de beaucoup de choses pour obtenir un consensus politique dans l'île ne daignait plus s'indigner des atteintes aux libertés fondamentales qui se faisaient jour sur l'île, trop occupée à se déchirer.

Cette période semble révolue.

Non pas que Mesdames Aubry ou Royal paraissent prêtes à demander un traitement humain pour des supposés anars brigadistes correziens ou des séparatistes corses, il ne faut pas trop en demander à un malade toujours convalescent!

Il se trouve simplement que les policiers, mandatés par un juge zélé s'en sont pris une fois de plus à un journaliste.

L'ex patron de libération, Monsieur de Filippis, a été visé par un mandat d'ammener, arrêté chez lui à l'aube, subi des humiliations (déshabillement, fouille au corps), tout ça parce qu'un commentaire insultant sur un blog a été relevé par un plaignant, à savoir Monsieur Niel, patron du fournisseur Free!

Même l'UMP, par la voix de sonporte parole Frédric Lefebvre s'est indignée des méthodes policières!!!

Ce qui choque le porte-parole du parti au pouvoir, c'est l'inadéquation des méthodes et des faits reprochés, qui ne sont pas passibles de prison, mais de réparation... il n'a pas tort. La réaction de Martine Aubry sont de la même veine. Parions que Monsieur de Filippis s'en sortira, qu'une enquête de l'IGS sera menée et qu'au final rien n'aura changé!
Avec la recherche de fautes individuelles (un juge et quelques policiers), on s'évitera toute réflexion de fond sur les dérives du système en son entier, sur le respect de la présomption d'innocence, l'orientation politique des intimidations.

Les élites intellectuelles et médiatiques seront un temps au moins épargnées.

Pour les autres, anonymes, rien ne changera.

Les juges, eux-mêmes tracassés en ce moment par l'autoritarisme du gouvernement dont madame Dati n'est qu'une expression parmi d'autres, devraient pourtant se rendre compte que c'est le fondement de la démocratie qui est en jeu!

J'ai malheureusement le sentiment que certains d'entre eux se tirent volontairement une balle dans le pied chaque fois que la garde des sceaux est en difficulté, comme s'il essayaient de saper la dynamique enclenchée par la pétition des de près de 600 magistrats, pour la tirer d'affaire:

Avant l'affaire De Filippis, n'a-t-on pas vu dans l'affaire Montes un violeur libéré par la faute d'une erreur matérielle au bas d'un jugement?

Voudrait-on décrédibiler une profession qu'on ne s'y prendrait par autrement.